
We Me Gieng (Si on allait)
Un film d’Alexandre Lachavanne
Trouvant leur nourriture dans les poubelles des supermarchés et dans la nature, dormant sous les ponts, ils échappent à toute logique, ils défient les lois. Ils sont jeunes, la plupart sont suisses. Si on allait (We me gieng), un voyage à vélo vers un autre monde, vers une nouvelle utopie.
Production: No Holiday Fun Trip
Distribution: Seed Bombs Films

LE FACTEUR HUMAIN
Film documentaire en 2 épisodes de 52’
Episode 1 : Important mais pas urgent
Episode 2 : Un facteur breton chez les Helvètes
Réalisation : Alexandre Lachavanne
Production : RTS
Diffusion dans l’émission PAJU le 17 et 24 mai 2019 à 20h10 sur RTS 1
Synopsis
Au moment de prendre sa retraite, Vincent veut partir pour un long voyage à vélo. Mais peu lui importe la destination. Lui vient alors une idée géniale : ce voyage il le fera en transportant des lettres manuscrites qu’il s’engage à remettre en mains propres. Les adresses dessinent son parcours, constellation de lieux et de rencontres. Dans sa besace, des messages importants mais pas urgents.
Muni d’une caméra, d’un slip et de quelques chaussettes, un réalisateur de la RTS, la télévision suisse, le suit à vélo pendant presque 20 jours, de la Bretagne jusqu’en Helvétie. D’un château en Sologne aux alpages du Jura, les lettres les emmènent dans des lieux improbables. Les rencontres s’enchainent comme autant de scénettes. Un film se dessine, documentaire ou la vie devient tellement enchantée, qu’on se croirait parfois dans un conte.
Ding-dong, les portes s’ouvrent, les regards sont interloqués, curieux, très vites joyeux. Ici une jeune femme reçoit une lettre d’une sœur avec laquelle le contact avait été rompu il y a 20 ans. Les mots sont lus en silence, le cœur bat la chamade, des larmes coulent, merci. Là un père prend sa plume pour écrire à son fils les mots qu’il a de la peine à lui dire : je t’aime.
Les lettres lues renouent, Vincent roule et relie. Il n’est que le messager, le fil qui relie et pas de doute, le courant passe ! Il partage ces moments à la fois simples et intenses avant de reprendre la route. Défiant toutes les lois de la physique, il dit : « Le poids des lettres le porte ! »
Quel est le poids d’une lettre ? Vincent a peut-être son idée sur la question. Lui-même en a reçues ou vues des lettres importantes. Comme celle posée un matin sur la table de la cuisine. Vincent a 5 ans, il sait à peine lire, mais il a compris. Sa maman est partie.

CLAUDE MARTHALER, EMBRASSER LA TERRE
DOCUMENTAIRE 74’, Production PAJU, RTS
Synopsis
Réaliser un portrait documentaire de Claude Marthaler demande de la cuisse ! Pour filmer le bonhomme, il faut être prêt à enfourcher sa bicyclette, l’harnacher de toutes sortes de sacoches, s’entraîner dur sur les montagnes avoisinantes, et enfin le rejoindre quelque part au bout du monde.
Pour l’occasion, c’est en Asie centrale dans les chaînes du Pamir que j’ai roulé avec lui pendant 10 jours. Caméra au poing, j’ai découvert une région aux paysages époustouflants. J’ai également vécu un temps au côté d’un homme à la fois grandiose et rempli d’humilité, capable à la force de ses jambes de vivre le voyage si intensément qu’il donne parfois l’impression d’embrasser la terre.
Claude Marthaler, centaure mi-métallique, mi-humain, a passé presque 16 ans sur un vélo, dont 7 d’affilée pour faire le tour du monde. De ses nombreux voyages, il a publié 7 ouvrages. On aurait pourtant tort de le réduire à ses « records », lui-même ne se définit pas comme un aventurier, il juge cette notion trop ambivalente. Il est homme avant tout, avec ses forces et ses faiblesses.
Heidi et Nathalie, deux de ses ex, mais aussi Rose, sa maman, parlent d’un homme éperdument amoureux de la bicyclette, au point parfois d’exclure les autres de sa vie. Longtemps voyageur solitaire, « jusqu’au bout-iste », il a enchaîné les relations sans jamais pouvoir se stabiliser. Ne dit-on pas que pour garder l’équilibre, à vélo comme dans la vie, il faut avancer ?
Paradoxe du cyclonaute, dépendance au mouvement, cette relation quasi addictive au voyage s’explique aussi par le décès subit de son frère en 1979 lorsque Claude n’a que 19 ans. La vie est trop précieuse pour ne pas suivre la voie qui est la sienne. Plus de 240’000 km parcourus comme pour arracher à la vie des instants d’éternité et vivre aussi le deuil.
« Mon carburant principal, ce sont les gens ! » Amoureux des rencontres, il a rempli son être de toutes les énergies. Ardant défenseur de la bicyclette, Claude s’est fait vélosophe. Rouler à ses côtés, c’est emmener le spectateur sur un porte-bagage pour un voyage fait de sueur et de bonheur.